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Comment la boulimie d'Or des Banques Centrales profitera au Bitcoin (BTC)

jeu 23 Juil 2020 ▪ 5 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Les craintes d’une nouvelle crise financière sont palpables. Ces inquiétudes se traduisent par une demande accrue pour l’or. Les Banques Centrales en achètent massivement parallèlement aux océans de papier qu’elles impriment. De très bon augure pour l’étoile montante des valeurs refuges. Bitcoin.

La fièvre de l’or

D’après un sondage du World Gold Council (WGC), 20 % des banques commerciales s’attendent à ce que leur Banque Centrale augmente ses réserves d’or en 2020. Contre seulement 8 % en 2019.

Les ¾ des Banques Centrales ayant répondu au WGC tablent aussi sur une augmentation de leurs réserves d’or.

Ce sondage est toutefois à prendre avec des pincettes car les achats d’or de janvier à mai (181 tonnes d’or au total, soit environ 37 milliards $) sont au-dessous du rythme de 2019 à la même époque.

650 tonnes avaient été achetées par les Banques Centrales en 2019 mais notons que cela fait 8 mois que la Chine n’a pas communiqué sur ses emplettes et que l‘insatiable Russie fait une pause.

La crise financière qui couve

Une vague de défauts de paiement va bientôt frapper les États-Unis ou 70 % de la population vit en flux tendus avec moins de 1000 $ de côté. Les allocations chômage d’urgence mises en place par l’administration Trump permettent pour le moment de tenir les murs mais au prix d’un déficit budgétaire en course pour atteindre 3700 milliards sur l’année fiscale 2020. Un chiffre à mettre en perspective avec les déficits de 1110 milliards en 2019 et de 779 milliards en 2018. Pour la comparaison, le déficit budgétaire de la France a été de 73 milliards d’euros en 2019.

Dit autrement, le double effet kiss cool n’a pas encore eu lieu et un rapide coup d’œil sur les provisions pour pertes des grandes banques américaines permet de ne pas être franchement optimiste…

Augmentation des provisions pour dette de Wells Fargo, JPMorgan et Citigroup

Souviens-toi l’été 2008

Le graphique suivant, mettant en parallèle faillites commerciales et le taux de chômage US, n’est pas non plus encourageant. Des centaines d’entreprises, et non des moindres (Hertz, Latam airline, chesapeake energy, etc.) ont déjà fait faillite. Le chômage ambiant est de très mauvais augure pour les montagnes de prêts étudiants, automobiles et immobiliers. Un remake de 2008 est en gestation et nous vous parlions récemment de la bombe à retardement au cœur de Wall Street : la titrisation des prêts aux entreprises fragiles. #CLO

Les taux d’intérêt négatifs

La crise financière incite toutes les Banques Centrales du monde entier à se couvrir avec de l’or mais ce n’est pas la principale raison. Le fait que plus de 11 000 milliards de dette gouvernementale servaient un taux d’intérêt négatif en début d’année est aussi une incitation forte à convertir ses réserves de change en or. 60 % des sondés par World Gold Council estiment que le taux d’intérêt négatif est une motivation clef derrière les achats d’or des Banques Centrales.

Et plus que le taux négatif, c’est le risque de défaut qui hante les Banques Centrales. Il se murmure par exemple dans les couloirs des think tanks Washingtoniens qu’un défaut sur la dette détenue par la Chine est envisageable… 74 % des sondés estiment que le risque de défaut est une bonne raison de détenir de l’or.

Bitcoin, l’or du futur

Certes, les Banques Centrales sont très loin de remplacer leurs achats d’or par des achats de Bitcoin. Ne soyons pas naïfs. En tout cas, pas dans un futur proche. Mais alors que la corrélation entre la valeur de l’or et du Bitcoin s’épaissit au fil des années, le Bitcoin semble gagner petit à petit ses galons d’or digital.

Plus les Banques Centrales rempliront leurs coffres d’or et plus le Bitcoin, valeur refuge aussi légitime que la relique barbare, devrait s’apprécier. Il n’y a aucune raison valable de porter le métal jaune au pinacle et de bouder en même temps une cryptomonnaie dotée d’apparats supérieurs.

La vérité est que les Banques Centrales savent que l’or ne pourra jamais servir de monnaie stricto sensu (qui va payer son marché avec des poussières d’or ?…) contrairement au Bitcoin et ses 8 décimales. Elles préfèrent une caution qui, dans le scénario d’une remise à plat du système monétaire international, devra rester adossée à une monnaie papier qu’ils pourront de nouveau avilir sans que nous ne puissions rien y faire…

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Nicolas T. avatar
Nicolas T.

Le Bitcoin est une éruption d'énergie chiffrée incensurable se diffractant aux quatre coins d'un monde en ébullitions géopolitique et inflationniste. Je vous tiens au courant.

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